14 novembre 2024
Tailleur pour les unes, costume cravate pour les autres, les étudiants des licences parcours Europe, ainsi que d'autres étudiants de l'Université de Nantes, ont pu appréhender concrètement et expérimenter ce que sont des négociations diplomatiques autour d’enjeux sociétaux ou géopolitiques lors d’une session parlementaire du Conseil européen. Il s’agissait d’une simulation, mise en scène le 1er avril, dans l’hémicycle de la Région, à l’occasion de la Fête de l’Europe. Une expérience orchestrée depuis maintenant trois ans par l'université de Nantes en lien avec la Région.
Chefs d'État ou de gouvernement, lobbyistes ou journalistes, chacun s’est vu attribuer un rôle. Consigne : parvenir, dans les mêmes conditions que celles du Conseil européen, à rédiger un texte, reflet d'une position commune sur la protection du citoyen européen dans le cyberespace.
Interface entre le monde professionnel et la formation
Les étudiants ont assisté à plusieurs conférences thématiques en amont de la session afin d’acquérir quelques connaissances sur le sujet. Ces conférences étaient animées par des intervenants, quant à eux dans leur rôle, à l’image de Paul Dühr, ambassadeur du Luxembourg à Paris, Maxime Crépel, chercheur au Medialab Sciences Po Paris, Hettel Varik, conseiller pour les affaires économiques, représentant permanent de l’Estonie à l’UE, ou encore Romain Ledroit et Damien Nicolas pour le point de vue des journalistes et des hackers.
Des ateliers ont également eu lieu sur les techniques de négociation, animés par Philippe Perchoc, de l'Université Libre de Louvain, Adrien Fauve de l'ANR Forcast Sciences Po Paris, et Anne-Elisabeth Courrier, de la direction des licences Parcours Europe de l'Université de Nantes.
« Ce jeu de rôle permet à nos étudiants de jouer l'Europe, de se familiariser avec un dossier en quelques semaines, de se découvrir négociateur et de faire l'interface entre le monde professionnel et la formation », commente Anne-Elisabeth Courrier, en charge de l’organisation de cette session.
Prise de conscience
« Cela a été extrêmement intéressant et enrichissant, témoigne Solenn Marchand, étudiante en M1 Droit Européen et International, dans le rôle d’une parlementaire suédoise. Les conférences organisées en amont nous ont permis de nous plonger dans un sujet que je ne connaissais pas du tout. Les intervenants étaient très intéressants. Et le jour J, en binôme, il nous a fallu débattre et défendre notre position. La Suède étant déjà assez avancée sur le sujet, l’enjeu n’était pas énorme, mais ce que j’ai découvert ce sont les jeux d’alliance qui se mettent en place entre les États pour peser dans les négociations. J’ai pris conscience de la complexité des débats entre 28 États. Mettre tout le monde d’accord sur un sujet aussi difficile, c’est extrêmement compliqué ! On comprend mieux pourquoi les directives européennes sont complexes et, pourquoi, parfois, on a l’impression qu’elles ne vont pas assez loin. »
Pour Solenn, l’expérience aura été doublement riche. Elle est repartie avec un stage d’un mois auprès de l’ambassadeur du Luxembourg. « L’occasion de faire mes premiers pas dans la diplomatie ! »
A noter : Cette simulation de conseil européen menée par l'Université de Nantes, a reçu, début juillet, le prix PEPS (Passion Enseignement et Pédagogie dans le Supérieur) dans la catégorie "Innovation pédagogique", décerné par le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.